Le Fjord du Saguenay, un spectacle imposant

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Les paysages côtiers et montagneux du Fjord-du-Saguenay ne laissent personne indifférent. Un corridor en serpentin de falaises vertigineuses aussi profondes que hautes. On navigue en frôlant les parois rocheuses sans souci de profondeur et on admire les chutes en abondance.

Tous les deux natifs du lac St-Jean nous n'étions jamais venus dans cette région. C'est amusant de constater que les gens ici reconnaissent l'origine du nom La Jeannoise. Après l'anse St-Jean, nous nous sommes dirigés vers la baie Éternité connue pour la beauté de ses falaises élevées et sa végétation luxuriante. Une magnifique baie et un parc national bien aménagé en sentiers, campings et activités diverses. Un seul bémol, c'est le nombre de corps morts (moorings) disponibles dans la baie. Il n'en reste plus que trois. Les malchanceux doivent rebrousser chemin ou alors se risquer à s'ancrer sur des chaines et débris d'anciens corps morts. Nous y sommes restés deux jours à profiter des lieux et admirer le fjord du haut de ses caps. À cette hauteur, l'eau n'est presque plus salée et on remarque nettement que la ligne de flottaison du bateau n'est plus la même, on flotte moins. Bientôt, on devra dire au revoir aux grandes étendues d'eau salée. On approche vraiment de la maison!


Sur le chemin du retour vers Tadousac on rencontre d'autres bélugas. Les rorquals sont également en grand nombre. On est ravi! Et c'est comme ça jusqu'à Cap à l'aigle où nous sommes actuellement.

Notre prochaine escale est le vieux Québec. L'arrivée est prévue vendredi et nous y resterons quelques jours. C'est tellement beau! On connaît pas mal le coin pour y avoir fait nos études.

Quelques photos de notre randonnée sur le Cap Trinité jusqu'à la statue:








En route vers Cap à L'Aigle ...





De la neige en juillet!!!

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Ste-Anne des Monts

La lueur du jour éclaire à peine l'horizon que nous naviguons déjà le long de la côte Gaspésienne. Il est presque 4:00 am et plus de 110 miles à faire pour nous rendre à Sainte-Anne des Monts. Le vent souffle fort à 30 noeuds et on file à vive allure. Pendant les 15 heures de navigation, les conditions sont instables et demandent de s'ajuster constamment passant de 30 noeuds a presque rien puis de nouveau à 30, du vent de travers ensuite dans le nez sans oublier le courant jusqu'à 4 noeuds par moments. Ha! ce golfe Saint-Laurent, il a du tempérament! Ce matin le vent est sud-ouest et provient de l'intérieur des terres tout en relief, un terrain propice aux variations. Nous n'avons donc pas de vagues ce qui est super mais ce n'est que rafales et bourrasques. On arise une fois, deux fois, trois fois avant d'être confortable. Les montagnes de la haute Gaspésie sont vraiment magnifiques et ressemblent beaucoup à la Dominique. Les vallées sont profondes et accueillent les villages au pied des montagnes. La route longe la côte et on peut apercevoir les véhicules qui y circulent. Les voitures nous dépassent, toutes! et oui on va pas vite en voilier mais c'est si beau!  Le vent du sud nous apporte aussi un vent chaud, un vent torride synonyme de BIKINI. On sort nos bikinis du placard restés cachés depuis trop longtemps. C'est que depuis la côte-est américaine le vent en navigation est frisquet. Il fait toujours plus chaud sur terre que sur l'eau. Alors aujourd'hui on en profite, youpie! Sur pratiquement tous les plateaux de la côte il y a des éoliennes. Il y en a beaucoup, c'est même ici que se trouve la plus grande éolienne à axe vertical au monde. Ce n'est pas rien. On voit au loin, l'église aux deux clochers de Sainte-Anne des Monts, très visible. On s'amarre donc vers les 18:00 à la marina juste à temps pour déguster un autre bon repas de fruits de mer et ce soir ce sera dans le cockpit tant il fait chaud.


Partout dans la ville, des oeuvres de sculptures en bois flotté sont exposées. Un festival populaire attire des artistes de partout chaque année au mois d'août.

Comme dame nature ne nous permet pas de naviguer on décide d'aller dans le parc national de la haute Gaspésie. Ce ne sont pas les sentiers de randonnée qui manquent. On escaladera le Mont-Albert, judicieux choix du capitaine, d'une altitude de 1060 mètres. La montée est difficile, le dénivelé important. Nous devons garder une cadence rapide car il ne faut pas manquer l'autobus à la fin de la journée et nous voulons tout voir comme d'habitude. La journée est belle, la température confortable et le sentier en forêt magnifique et très parfumée. Il est strictement interdit de sortir des pistes pour la protection de l'environnement des caribous typiques de la région qui sont en voie de disparition.

Au sommet du mont Albert c'est un paysage de toundra, dénudé d'arbres. Le brouillard est parti et le ciel dégagé. Il vente beaucoup et il fait plus que froid, il fait frette. On met nos tuques, gants et vêtements chauds pour admirer confortablement le paysage devant nous...une mer de montagnes et de vallées. Plus de 25 monts dépassant les 1000 mètres d'altitude et les monts Chic-Chocs et McGerrigle forment l'assise de ce territoire. C'est grandiose, une fresque de la nature et nous nous sentons bien privilégiés d'être ici. Il est midi et deux choix s'offrent à nous. On redescend par le même chemin ou on poursuit en faisant le tour du mont ce qui veut dire encore deux fois la distance qu'on a fait sur un terrain plus difficile. On décide de se rendre de l'autre côté du plateau pour voir le début de la piste et de décider une fois là-bas. Aucune décision n'a vraiment été prise. On a simplement été happé par la beauté du panorama. Sans s'en rendre compte on descendait déjà les coulées remplies de rochers rougeâtres. D'un côté c'est les cascades, le bruit de l'eau et l'écume, un spectacle dont on se lasse jamais et de l'autre côté c'est la neige immaculée encore présente sur les versants nord. Ça fait longtemps qu'on n'a pas vu ça. J'ai soudainement envie de tire d'érable.

Au cours de la descente, le terrain se transforme passant de quasi arctique, à la forêt dense de conifères. On se croirait par moments dans la forêt de Harry Potter tant les arbres ont des formes bizarres. On traverse des rivières, longe des lacs, se retrouve au milieu d'un champ de fougères. On est tout petit au fond de la vallée. Plus de 17 km sur un sentier difficile, 8 heures en tout.

Les genoux font mal et les pieds sont douloureux. On est fatigué mais tellement enivré par tous les paysages grandioses de la journée. C'est une bonne fatigue, satisfaisante.










On reprend donc l'autobus pour un retour à Sainte-Anne des Monts. On arrête à la marina pour écouter quelques histoires de Jean-Pierre, un conteur hors pair, et finaliser notre séjour car demain, on se rend dans la baie de St-Pancrace, près de Baie-Comeau au nord du golfe.

La baie de St-Pancrace, Baie-Comeau

La baie de St-Pancrace a la réputation d'être la plus belle de la Côte Nord. C'est un fjard (petit fjord) très profond et les rochers qui l'entourent ont des parois verticales impressionnantes. Impossible de s'y ancrer. On arrive donc 20 minutes avant le coucher du soleil. Plusieurs navigateurs membres du club nautique de Baie-Comeau nous accueillent sur leur ponton. Super il reste une place! On se présente, tout le monde raconte un peu son histoire et on finit la soirée autour d'un feu de camp au pied d'une magnifique chute et bains naturels d'eau douce. Une ambiance géniale! Pour le lendemain, dame nature nous donne de la pluie intermittente mais on décide tout de même de se rendre au belvédère. La vue sur la baie est imprenable!








Ce sera une navigation sous la bruine pour cette nuit jusqu'à Tadousac. Des petits rorquals nous accompagnent. La nuit est froide et longue. Heureusement que nous avons des vêtements appropriés qui nous gardent bien au sec et au chaud. Tadousac est à l'embouchure du fjord du Saguenay. C'est l'endroit le plus froid, brumeux et difficile du Saint-Laurent. Nous avançons lentement à voile car il faut bien choisir son heure d'arrivée en fonction des courants sinon ce ne sera pas de tout repos. On aperçoit des dauphins, rorquals et bélugas en chemin. Il y a en beaucoup dans cette région. Une fois à Tadousac on décide de continuer, d'entrer dans le fjord et de se rendre à l'anse Saint-Jean situé à une vingtaine de miles plus loin. Comme c'est beau un béluga! Très visibles, blanc éclatant et ils nagent en groupe. Certains sortent leur queue. Le paysage dans le fjord est majestueux.

Des Îles de la Madeleine à la Gaspésie

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Nous faisons un deuxième voyage dans notre voyage, vraiment!  Les maritimes et le golfe du Saint-Laurent nous offrent ce qu'il y a de mieux pour la découverte, l'exotisme et le charme!

Les Îles de la Madeleine

Que ce soit au sud ou au nord, les îles ont toujours ce petit cachet qui leur donne un attrait particulier pour les navigateurs que nous sommes. Les Îles de la Madeleine ne font pas exception, loin de là. La découverte des îles a été un coup de coeur. En plein centre du golfe Saint-Laurent, c'est le dépaysement total.
L'archipel compte douze îles dont six sont reliées par une mince bande de dunes de sable qui s'étirent à perte de vue. En voiture on explore donc de fond en comble les particularités des îles, une après l'autre. Le rouge des falaises sculptées, le vert des collines, le blond du sable et l'harmonie des maisons haut en couleur et en tradition donnent un effet spectaculaire et unique aux lieux. De plus, les gens ici ont l'air heureux et fiers de leur culture d'origine acadienne et insulaire. Leur parler aux intonations musicales est charmant. Ce sont des pêcheurs et des artisans incroyables. Sculpteurs, souffleurs de verre, artisans du sable, de bijoux d'art aux tendances maritimes, et autres. Toutes les boutiques, galeries et ateliers regorgent d'originalité et de beauté. De bien belles rencontres inspirantes avec les artistes et artisans madelinots.

Au Musée de la mer à Havre-Aubert on apprend beaucoup sur l'archipel, sa culture et son histoire. Une bonne introduction avant l'exploration. Dans le hall d'entrée est exposé un cachalot qui s'est échoué il y a quelques années. Pas évident de dépecer et remonter une si grosse bébête. On avait rencontré par hasard le responsable du projet à Chéticamp qui est également un artiste sculpteur de cuivre et d'os de cétacés. Ses oeuvres sont plus que magnifiques. De toute beauté!



On apprend que les îles de la Madeleine reposent sur d'immenses dômes de sels et qu'une importante mine d'extraction est en fait située en dessous du niveau de la mer. On nous explique également que ces magnifiques îles disparaîtront dans quelques 5000 ans dû à l'érosion des falaises de grès rouge extrêmement friables qui donnent des formes si spectaculaires au littoral. D'ailleurs on a pu constater de nos yeux lors de nos randonnées à quel point les bords des falaises sont fragiles et précaires. C'est quasi incroyable qu'il reste moins d'existence à venir que passée.

Il faut donc en profiter. Chaque île a ses particularités mais toutes ont des plages magnifiques et longues à l'infini et nous adorons faire siffler le sable sous le frottement de nos pas. Les produits de la mer sont bien sûr un attrait des îles. On a donc mangé de la langouste avec des pinces ha ha! Délicieux ces homards, palourdes et cie... On ne peut venir dans les Îles sans profiter de leurs sites paradisiaques pour le kite surfing. C'est l'une des dix meilleures destinations de sports de glisse et de vent à travers le monde. En plus des nombreux sites du côté mer, il y a des lagunes partout où l'eau est peu profonde et par conséquent plus chaude que dans la mer ce qui est génial. On ne parle pas des Caraïbes sans même, il faut un wet suit court au minimum mais les plans d'eau sont nombreux pour toutes les directions de vents et ce à l'année longue.

Qui sont ces martiens!





Il fait bon vivre aux Îles de la Madeleine et nous y reviendrons c'est certain. On a passé une superbe semaine. On y serait bien resté tout l'été mais il nous reste encore beaucoup de route avant Kingston. Nous traverserons donc directement à Percé. Une navigation de 24 heures.


En route, on passe devant l'îlot Corps Mort, un refuge pour les oiseaux et les phoques s'y prélassent au soleil. La forme de l'île est intéressante, elle rappelle un corps allongé et on voit très nettement les traits d'un visage et une chevelure noire. Les grandes baleines bleues sont très présentes dans les eaux froides. On a pu en admirer une bonne douzaine d'entre elles. Certaines passent près du bateau et nous surprennent par le son de leur souffle. Et dire qu'elles peuvent être plus grosses que notre bateau...!


L'île Bonnaventure et Percé

Après 24 heures de navigation, on pourrait s'attendre à un repos bien mérité. Mais non, lorsque Carole décide qu'on verra tout, on verra tout! On planifie donc une randonnée de 12 km sur l'île Bonnaventure suivit d'une visite du village de Percé et de son rocher légendaire. On est des mordus de sentiers et cette fois-ci ce n'est pas des points de vue panoramique qui nous attendent mais plutôt des oiseaux. Il y avait au moins une bonne centaine de milliers de fous






 de Bassan au même endroit sans compter les bébés qui viennent de naître. Quelle chance! Ils sont vraiment trop mignons. Les falaises sont remplies à craquer. C'est très impressionnant de voir cette masse d'oiseaux qui piaillent à l'unisson en se balançant la tête de gauche à droite, en se faisant la cour à coup de bec, certains se chamaillent mais l'harmonie règne tout de même dans cette cohabitation étroite. Ils sont si près de nous à moins d'un mètre et ne semblent pas trop préoccupés par notre présence. Un terrain de jeu incroyable pour la photographie. Wow!



Il y a bien sûr d'autres espèces d'oiseaux qui habitent l'île. Mes préférés sont ceux qui ressemblent à de petits pingouins. Super agiles dans l'eau, ils plongent plutôt que de s'envoler lorsqu'ils se sentent en danger. Lorsqu'ils volent leurs ailes, de petite taille, battent à grande vitesse comme un oiseau-mouche. Ils nichent en masse sur les flancs de falaises. Ça semble plutôt inconfortable et là aussi ça piaille. Les phoques sont là aussi et ils sont moins farouches que ceux rencontrés auparavant mais tout de même prudents. Plusieurs restaient autour du dinghy, curieux, pour nous observer.




Juste en face de l'île Bonnaventure se trouve Percé. Alors on déplace le bateau de l'autre côté pour une visite de la ville mais surtout on admire le fameux rocher Percé, l'attraction la plus photographié au Canada. Le rocher est majestueux, encore plus imposant que ce que je croyais. Vraiment magnifique!




Anse à Beau-Fils

En fin de journée on décide d'aller à la marina de l'Anse à Beau-Fils à environ 4 miles pour y passer la nuit. Les gens y sont vraiment très accueillants. Plusieurs sont venus faire un brin de jasette, d'autres nous ont offert leur voiture pour le lendemain si nous en avions besoin. On en profite pour faire l'épicerie et le propane. Et comme l'Anse à Beau-Fils est réputé pour ses agates, on ratisse la plage à la recherche de ses pierres semi-précieuses qui complétera notre belle collection de souvenirs. On nous offre même du crabe des neiges. Vraiment très gentils. Et quel délice!







Rivière aux Renards

Nous avons passé la dernière nuit ici à l'ancre à Rivière aux Renards après une navigation de 7 heures dans le brouillard et le vent en plein dans le pif. Pas trop mal, le vent n'a pas dépassé 17 noeuds mais nous étions à peine à un quart de mille de la côte et on ne la voyait pas du tout. Vive le radar!

Aujourd'hui il fait beau mais le vent vient encore de la même direction, alors on passera une seconde nuit ici à Rivière aux Renards. Il y a près du quai, une poissonnerie ainsi qu'une "cabane à patate", alors petit festin de moule et frites pour le lunch. Wow, les papilles gustatives n'en reviennent pas!!!

Demain, longue navigation prévue jusqu'à Saint-Anne des Monts avec un bon vent de travers. Il y a aura bien sûr le courant, nous remontons maintenant le fleuve!


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