Comme je disais plus tôt, il pleut à peu près continuellement aujourd'hui. Avec ce genre de journée, on s'occupe entre autre avec de petits travaux et on blogue un peu du même coup.
Voici la carte radar des Antilles, la Martinique est sous la pluie.
Pour revenir aux travaux, nous avions eu un petit épisode problème avec le moteur lors de notre dernière navigation pour aller de Fort-de-France à Ste-Anne. Ce trajet est toujours un peu difficile car une fois passé le cap sud-est de la Martinique près du rocher du Diamant, la navigation se fait sur quelques milles directement vers l'est avec tous les éléments dans le nez. Au cap même, nous avons eu une mer très agitée de face qui nous a forcé à utiliser le moteur pour réussir à progresser vers notre destination. Le bateau tanguait beaucoup en chevauchant ces grosses vagues de face. Au même moment, le réservoir de fuel était assez bas avec moins du quart plein, un niveau que je ne laisse jamais atteindre habituellement.
Donc au milieu de tout ce brouhaha, le moteur se met soudain à tousser et s'éteint de lui-même. Oh oh, ça n'est jamais arrivé auparavant. Avons-nous un problème de mauvais diesel ou une contamination quelconque. Ou bien s'agit-il d'autre chose? Carole est plutôt inquiète, elle a toujours cette phobie du moteur qui ne partira pas au moment ou nous en aurons le plus besoin! Ça remonte à notre premier quillard équipé d'un Atomic 4 1974 qui nous laissait souvent tomber. Pour l'instant, il n'y a pas de problème majeur, nous sommes sur un voilier après tout alors nous décidons de continuer vers Ste-Anne, un mouillage ou on pourrait s'ancrer à voile assez facilement si nécessaire, ce qui n'est nullement le cas des Anses d'Arlet ou de Fort-de-France si on décidait de rebrousser chemin. Aux anses, il faut utiliser des boules de mouillage et à Fort de France l'espace est très restreint. Le seul hic, c'est que de continuer implique de louvoyer pendant plusieurs heures avec un vent qui vient presque directement de Ste-Anne. Sauf pour arriver et s'ancrer, je ne repars pas le moteur du trajet question de ne rien aggraver. En bout de ligne, il repart à l'arrivée et nous pouvons nous ancrer normalement. C'est une bonne chose car le guindeau ne fonctionne que lorsque le moteur tourne. Déployer l'ancre à main aurait été beaucoup plus laborieux.
Donc qu'en est-il de ce moteur? On pense à tous ces gens qui finissent par embourber les injecteurs avec des contaminations de diesel, problème connu dans les mers du sud. Dès le lendemain, je change les deux filtres à diesel du moteur. Est-ce cela le problème, est-ce que ce sera suffisant? Pour en avoir le cœur net, je décide d'aller inspecter à l'intérieur du réservoir. Comme toujours, il faut vider une chambre au complet pour accéder au réservoir, enlever la literie, les matelas, dévisser des panneaux et enfin voir le réservoir. Je suis toujours agréablement surpris de voir la qualité Jeanneau à chaque fois que je découvre un nouveau coin du bateau. C'est le système d'amarrage du réservoir à la coque qui ici me plait. Le réservoir est installé pour ne bouger dans aucune condition! Je peux finalement jeter un coup d’œil dans le réservoir en enlevant la jauge de fuel. Ça donne une petite ouverture pour observer l'antre du méchant monstre.
Je ne suis pas nécessairement expert mais mon observation indique que tout semble beau dans le réservoir. Je me rends compte cependant que la prise de fuel est à l'avant du réservoir et que le niveau de fuel n'est plus beaucoup plus haut que la prise. Eurêka, le mouvement des vagues abruptes et raides a dû causer des déplacements de fuel temporaires dans le réservoir, ce qui a fait entrer de l'air à l'injection et étouffer le moteur. Explication plausible et qui explique que le tout est reparti normalement au calme. Du moins jusqu'à preuve du contraire, je crois à cette conclusion.
Donc tout est bien qui finit bien et j'ai la tranquillité d'esprit d'avoir effectué une inspection du réservoir de diesel en plus d'avoir changé les filtres.