De la neige en juillet!!!

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Ste-Anne des Monts

La lueur du jour éclaire à peine l'horizon que nous naviguons déjà le long de la côte Gaspésienne. Il est presque 4:00 am et plus de 110 miles à faire pour nous rendre à Sainte-Anne des Monts. Le vent souffle fort à 30 noeuds et on file à vive allure. Pendant les 15 heures de navigation, les conditions sont instables et demandent de s'ajuster constamment passant de 30 noeuds a presque rien puis de nouveau à 30, du vent de travers ensuite dans le nez sans oublier le courant jusqu'à 4 noeuds par moments. Ha! ce golfe Saint-Laurent, il a du tempérament! Ce matin le vent est sud-ouest et provient de l'intérieur des terres tout en relief, un terrain propice aux variations. Nous n'avons donc pas de vagues ce qui est super mais ce n'est que rafales et bourrasques. On arise une fois, deux fois, trois fois avant d'être confortable. Les montagnes de la haute Gaspésie sont vraiment magnifiques et ressemblent beaucoup à la Dominique. Les vallées sont profondes et accueillent les villages au pied des montagnes. La route longe la côte et on peut apercevoir les véhicules qui y circulent. Les voitures nous dépassent, toutes! et oui on va pas vite en voilier mais c'est si beau!  Le vent du sud nous apporte aussi un vent chaud, un vent torride synonyme de BIKINI. On sort nos bikinis du placard restés cachés depuis trop longtemps. C'est que depuis la côte-est américaine le vent en navigation est frisquet. Il fait toujours plus chaud sur terre que sur l'eau. Alors aujourd'hui on en profite, youpie! Sur pratiquement tous les plateaux de la côte il y a des éoliennes. Il y en a beaucoup, c'est même ici que se trouve la plus grande éolienne à axe vertical au monde. Ce n'est pas rien. On voit au loin, l'église aux deux clochers de Sainte-Anne des Monts, très visible. On s'amarre donc vers les 18:00 à la marina juste à temps pour déguster un autre bon repas de fruits de mer et ce soir ce sera dans le cockpit tant il fait chaud.


Partout dans la ville, des oeuvres de sculptures en bois flotté sont exposées. Un festival populaire attire des artistes de partout chaque année au mois d'août.

Comme dame nature ne nous permet pas de naviguer on décide d'aller dans le parc national de la haute Gaspésie. Ce ne sont pas les sentiers de randonnée qui manquent. On escaladera le Mont-Albert, judicieux choix du capitaine, d'une altitude de 1060 mètres. La montée est difficile, le dénivelé important. Nous devons garder une cadence rapide car il ne faut pas manquer l'autobus à la fin de la journée et nous voulons tout voir comme d'habitude. La journée est belle, la température confortable et le sentier en forêt magnifique et très parfumée. Il est strictement interdit de sortir des pistes pour la protection de l'environnement des caribous typiques de la région qui sont en voie de disparition.

Au sommet du mont Albert c'est un paysage de toundra, dénudé d'arbres. Le brouillard est parti et le ciel dégagé. Il vente beaucoup et il fait plus que froid, il fait frette. On met nos tuques, gants et vêtements chauds pour admirer confortablement le paysage devant nous...une mer de montagnes et de vallées. Plus de 25 monts dépassant les 1000 mètres d'altitude et les monts Chic-Chocs et McGerrigle forment l'assise de ce territoire. C'est grandiose, une fresque de la nature et nous nous sentons bien privilégiés d'être ici. Il est midi et deux choix s'offrent à nous. On redescend par le même chemin ou on poursuit en faisant le tour du mont ce qui veut dire encore deux fois la distance qu'on a fait sur un terrain plus difficile. On décide de se rendre de l'autre côté du plateau pour voir le début de la piste et de décider une fois là-bas. Aucune décision n'a vraiment été prise. On a simplement été happé par la beauté du panorama. Sans s'en rendre compte on descendait déjà les coulées remplies de rochers rougeâtres. D'un côté c'est les cascades, le bruit de l'eau et l'écume, un spectacle dont on se lasse jamais et de l'autre côté c'est la neige immaculée encore présente sur les versants nord. Ça fait longtemps qu'on n'a pas vu ça. J'ai soudainement envie de tire d'érable.

Au cours de la descente, le terrain se transforme passant de quasi arctique, à la forêt dense de conifères. On se croirait par moments dans la forêt de Harry Potter tant les arbres ont des formes bizarres. On traverse des rivières, longe des lacs, se retrouve au milieu d'un champ de fougères. On est tout petit au fond de la vallée. Plus de 17 km sur un sentier difficile, 8 heures en tout.

Les genoux font mal et les pieds sont douloureux. On est fatigué mais tellement enivré par tous les paysages grandioses de la journée. C'est une bonne fatigue, satisfaisante.










On reprend donc l'autobus pour un retour à Sainte-Anne des Monts. On arrête à la marina pour écouter quelques histoires de Jean-Pierre, un conteur hors pair, et finaliser notre séjour car demain, on se rend dans la baie de St-Pancrace, près de Baie-Comeau au nord du golfe.

La baie de St-Pancrace, Baie-Comeau

La baie de St-Pancrace a la réputation d'être la plus belle de la Côte Nord. C'est un fjard (petit fjord) très profond et les rochers qui l'entourent ont des parois verticales impressionnantes. Impossible de s'y ancrer. On arrive donc 20 minutes avant le coucher du soleil. Plusieurs navigateurs membres du club nautique de Baie-Comeau nous accueillent sur leur ponton. Super il reste une place! On se présente, tout le monde raconte un peu son histoire et on finit la soirée autour d'un feu de camp au pied d'une magnifique chute et bains naturels d'eau douce. Une ambiance géniale! Pour le lendemain, dame nature nous donne de la pluie intermittente mais on décide tout de même de se rendre au belvédère. La vue sur la baie est imprenable!








Ce sera une navigation sous la bruine pour cette nuit jusqu'à Tadousac. Des petits rorquals nous accompagnent. La nuit est froide et longue. Heureusement que nous avons des vêtements appropriés qui nous gardent bien au sec et au chaud. Tadousac est à l'embouchure du fjord du Saguenay. C'est l'endroit le plus froid, brumeux et difficile du Saint-Laurent. Nous avançons lentement à voile car il faut bien choisir son heure d'arrivée en fonction des courants sinon ce ne sera pas de tout repos. On aperçoit des dauphins, rorquals et bélugas en chemin. Il y a en beaucoup dans cette région. Une fois à Tadousac on décide de continuer, d'entrer dans le fjord et de se rendre à l'anse Saint-Jean situé à une vingtaine de miles plus loin. Comme c'est beau un béluga! Très visibles, blanc éclatant et ils nagent en groupe. Certains sortent leur queue. Le paysage dans le fjord est majestueux.

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